Invitée à créer une pièce avec les étudiants en danse de l’UQAM,
Manon Oligny nous livre Blanche-Neige (pas selon Disney !), qu’elle décrit comme « une pièce
chorégraphique baignant dans un univers onirique et absurde ». Cette oeuvre nous fait entrer
dans une véritable « usine à fabriquer des Blanche-Neige » ; elle révèle l’envers du décor du
merveilleux monde de Disney et fait entrevoir la chute de cet univers de rêve.
« Blanche-neige est un personnage de conte devenu dans notre inconscient collectif un archétype
de la perfection ; j’ai voulu la transposer dans la société contemporaine », dit Manon Oligny.
« Cette transposition fait surgir bien des questions : Qui est Blanche-Neige ? Sommes-nous tous
et toutes des Blanche-Neige cherchant la perfection et s’aliénant par des tâches interminables et
répétitives dans l’attente d’un prince dont la venue suscite elle aussi son lot de questions : Le
prince viendra-t-il ? Et s’il aimait Blanche-Neige comme les sept nains le font, sans avoir aucun
désir sexuel envers elle ? »
« La pièce se présente comme une courtepointe dans laquelle chaque morceau contamine l’autre
par sa couleur pour former un motif qui ne se révèle que lorsqu’on voit l’ensemble avec un
certain recul, poursuit-elle. L’oeil du spectateur est libre de s’arrêter là ou il veut, ce n’est ni moi,
ni la lumière qui décide pour lui en l’orientant dans la lecture qu’il fera de la pièce
chorégraphique. »